A partir de 4 ans
Nous voilà !
D'après les albums d'Anne Gaëlle Balpe / Eve Tarlet, Gaëtan Dorémus, Jean Leroy et Matthieu Maudet
Un bateau prend la mer. Sur le pont, on s’entasse un peu, on trouve une place, on s’organise pour la « traversée ». On ne sait pas combien de temps ça va durer, on est plein d’espoir.
Mais un petit garçon s’inquiète :
– Petit garçon : Maman, pourquoi est-ce qu’on s’en va ?
– Maman : Parce qu’il le faut !
– Petit garçon : Mais pourquoi il le faut ?
– (un autre passager) : oh parce qu’on ne peut pas rester là mon bonhomme
– Petit garçon : Mais pourquoi ?
– (d’autres passagers encore) : parce qu’il vaut mieux qu’on s’en aille
– On sera plus tranquille ailleurs tu sais…
– Petit garçon : Et on arrive quand ?
– (les passagers) : ah… ben ça …
– c’est la surprise gamin ! la surprise !
– Petit garçon : J’ai un peu peur, j’ai un peu froid
– Un passager : ne t’inquiète pas, ne t’inquiète pas.
Pour rassurer le petit bonhomme, lui changer les idées et surtout se donner des forces et du courage, l’idée est vite trouvée. Quoi de mieux que le plancher du bateau pour se raconter des histoires, se chanter des chansons ?
Un petit cabaret de fortune va naitre sur les flots.
Le temps passera alors bien plus vite. Une journée, une nuit, et au lever du soleil, tandis que les moins fatigués en racontent une dernière, on aperçoit déjà, au loin, un rivage.
« Terre ! Nous voilà ! Accueillez-nous ! »
L’allégorie du bateau
De tout temps, l’homme s’est aventuré sur les mers pour se nourrir, échanger ou faire du commerce. Conquérir des continents ou encore se sauver, tenter sa chance sur des terres plus accueillantes. Noé embarque sa famille certes, mais aussi un couple de chaque espèce animale car le déluge va tout détruire. Les grands explorateurs, par leur folie aventurière nous ont sorti de l’ignorance en nous dessinant le monde tel qu’il est. Les migrations de masse, relayées aujourd’hui à outrance dans l’actualité n’ont rien de nouveau et nous questionnent sérieusement.
A priori, le spectacle parlera peu de navigation, de bâbords et tribord ou de paquets de mer.
Alors pourquoi cette embarcation ?
Peut –être parce que, même sur la terre ferme, il est bon de se rappeler qu’« On est tous dans le même bateau » … et que cette expression tombe à point nommé pour servir un spectacle sur le partage. Que peut-on faire d’autre, en pleine mer, que de partager ce que nous avons, ce dont nous rêvons … et ce que nous attendons du rivage à venir ?
Les chansons, l’univers musical.
Il ne nous échappera pas, à nous adultes, que de resituer ces histoires sur le pont d’un bateau voguant vers un avenir incertain évoque, avec pudeur, le sort de femmes et d’hommes partant courageusement à la recherche d’une terre d’asile.
Il va falloir se rassurer, s’encourager, se réchauffer…
Une comptine pour apaiser un enfant, une chansonnette pour marquer le départ et déjà, de minuscules lanternes s’allument à notre esprit.
Des mélodies, des airs, des rythmes… Ce sont les comédiens manipulateurs qui donnent le ton. Chanter pour embarquer, pour rythmer et passer d’une histoire à l’autre, chanter dans le vent et les embruns.
C’est un vieux chalutier, empli de notes de musique et d’histoires à tiroirs que nous voyons filer vers son destin.
« Plus belles seront nos chansons, plus vite nous arriverons ».
Scénographie, marionnettes, bateau et grand vent
Les marionnettes, personnages embarquées pour la traversée, sont manipulées à vue, selon le principe de la « manipulation sur table ».
La « table » se fait bien évidemment bateau (un vieux chalutier tout aussi grinçant qu’attachant) . Nous souhaitons vivement explorer toutes les possibilités qu’offre un tel espace de jeu.
Notons que le bateau tangue réellement, et que les marionnettistes s’adaptent à la météo marine.
Les livres
« Bonhomme et le fil rouge » d’Anne-Gaëlle Balpe / Eve Tarle
Par un jour de grand vent, un petit garçon laisse s’envoler le brin de laine rouge qu’il tenait entre ses doigts. Celui-ci rendra bien service à l’oiseau qui en avait besoin pour finir son nid et protéger ses petits.
«Tiens bonhomme, je te donne deux de mes plumes en échange!».
Tout au long de sa promenade, le garçonnet aura l’occasion d’échanger ce qu’il a dans la main, à chaque fois plus utile à quelqu’un d’autre, et ainsi de suite, au fil de ses rencontres. Quelle journée ! Quand il se retrouve les mains vides, il s’aperçoit alors comme son cœur est heureux d’avoir rendu tant de services.
« Frigo vide » de Gaétan Dorémus
Quand on a pas grand-chose dans son frigo, que le soir tombe et qu’on a faim, on peut toujours essayer de sonner chez son voisin de palier pour lui demander un petit quelque-chose… Mais, apparemment lui non plus n’a pas fait les courses et ses réserves sont aussi maigres. Avec « les petits riens » de la voisine du dessus et les « pas grand-chose » du dernier étage, tout un immeuble se rassemble pour cuisiner. Une belle occasion pour se rencontrer et manger une grande tarte. On passe une soirée tellement magique qu’on dirait presque un rêve
« Le pirate et le roi » de Jean Leroy / Matthieu Maudet
Seul rescapé de son navire, un roi fait naufrage sur une île déserte. Enfin, c’est ce qu’il croit, car très vite il se trouve nez à nez avec un pirate, lui aussi échoué ici depuis longtemps. Le roi est autoritaire mais ne sait rien faire de ses dix doigts. Le pirate lui, n’est ni serviable ni préteur. Il faudra pourtant s’apprivoiser et partager ce petit territoire et tout un tas de savoirs faire. Voilà comment on finit par se ressembler et même devenir amis.
Mais… un jour, les voiles d’un navire de la marine royale apparaissent à l’horizon…